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Interview de Monsieur Christian PETIT, écrivain

"J'aime l'Inde; j'aime les Indiens ; j'aime le cinéma et les chansons de film ; j'aime les curries pimentés, j'aime les parfums des fleurs et de l'encens; j'aime la dignité, l'élégance et la beauté des femmes ; j'aime le sourire des enfants ; j'aime la langue hindi avec ses arguties à tiroirs ; j'aime l'anglais Hobson-Jobson, l'anglais de l'Inde, palatal et musical ; j'aime le climat chaud et humide de la mousson ; j'aime l'architecture moghole et le génie du courant d'air; j'aime le rythme nonchalant de l'Inde laborieuse; j'aime les couleurs criardes et l'hyperréalisme un peu kistch ; j'aime les bricolages et les rafistolages de génie; j'aime l'imprécision au service de l'homme et de sa dignité. J'aime enfin le "adi", cet et caetera sanscrit, ce clin d'oeil rituel qui s'en vient clore les éternelles énumérations des textes sacrés. D'un amour physique, sensuel, charnel, où tout l'être participe non seulement avec l'intellect mais aussi avec les cinq sens. L'Inde se regarde, se hume, se palpe et se savoure. L'Inde ressemble à une femme amoureuse ! Est-il nécessaire de rajouter que je le lui rends bien".
Il y a plusieurs années, Christian Petit écrivait ces mots dans son premier ouvrage "Les petits moissonneurs de forêt". C'est cet amour de l'Inde que l'on découvre, que l'on ressent dans chacun de ses romans qui ont suivi et qui ont tous pour sujet l'Inde. Christian Petit est un homme amoureux de l'Inde, qui parle hindi couramment, qui bouge la tête pour acquiescer comme le font les indiens, et qui ponctue souvent ses phrases en hindi, comme un réflexe...C'est pourquoi, il me semblait normal de consacrer cette page à cet homme que j'ai eu la chance d'interviewer...et dont je vous livre ici les réponses.J'ai souvent eu l'occasion de le rencontrer et sa gentillesse, sa simplicité, son humour et surtout sa passion et sa grande connaissance de l'Inde ont fait que j'ai toujours grand plaisir à discuter avec lui..En 2006, il a accepté que je l'interviewe pour Couleur Indienne et je l'en remercie. Il est décédé dimanche 1er août 2010 et en hommage, je voulais vous rediffuser cette interview.
Nous nous sommes retrouvés autour d’une petite table surmontée d'un parasol, sous le soleil chaud et lourd de la Courneuve lors du festival France-India devant le stand de la librairie Ambika où l'auteur dédicaçait ses ouvrages. J'ai passé un très agréable moment, à écouter cet homme bavard (dans le bon sens du terme) et exquis, me raconter ses anecdotes sur l'Inde et répondre à mes questions avec talent et sincérité. Merci à lui.



Christian, pourriez-vous en quelques mots, vous présenter aux lecteurs de Couleur Indienne ?

Interview de Monsieur Christian PETIT, écrivain

Je suis un Baby-Boomer, c'est à dire né après la guerre. J'ai « fait »la route des Indes dans les années 60, comme beaucoup de ma génération l'ont faite. A l’époque les Anglais voyageaient en Land rover, les allemands en coccinelle, les Français en 2CV et les autres, les fauchés, dont je faisais partie, en auto-stop...Rares étaient ceux qui prenaient l’avion car les charters n’étaient pas encore développés. Le périple ne fut pas toujours facile, alors l'arrivée en Inde fut un grand soulagement pour moi. La mousson m'apporta un vrai rafraîchissement et surtout je pouvais enfin communiquer en utilisant l'anglais.

Arriver en Inde par la route, c'est une impression à part, c'est différent d'y arriver par l'avion ou le train...On est accueilli par les visages de femmes, d'enfants...et l'on vous accueille avec une cuisine délicieuse.

Votre sujet de prédilection est l’Inde, en effet une grande partie de vos romans ont pour cadre l’Inde, pourquoi ?


Je n'arrive à écrire que sur les sujets où j'ai quelque chose à dire et justement j'ai plein de choses à écrire et à dire sur l'Inde. Je connais un peu ce pays, je le fréquente depuis 40 ans et pendant toutes ces années j'ai vu beaucoup de choses, découvert une culture riche et dense et j'arrive après tant d'années de fréquentation à comprendre certains aspects de ce pays.
Je ne m'interdis cependant pas d'écrire sur d'autres pays un jour, mais pour l’instant, je me concentre sur l’Inde

Comment avez-vous rencontré l’Inde ? Est-ce un pays qui vous a toujours intéressé ?


Comme je vous le disais plus haut, j'ai rencontré l'Inde par la route. On a un point de vue, un regard tout à fait différent quand on arrive dans le pays comme ça. J'ai ressenti un vrai éblouissement, une véritable fascination...J'ai été pris en charge très vite par des chauffeurs de camion, j'ai ainsi rencontré de vrais gens, mangé la vraie nourriture indienne tout de suite.

Avant ce voyage, l'Inde m'intéressait un peu. J'ai une petite anecdote à ce sujet. Tout petit en classe de 10ème on m'avait demandé de dessiner au tableau, une carte de l'Afrique de tête et je n'y suis pas arrivé. Mais en regardant la mappemonde j'ai vu plus loin vers l'est qu'il y avait un continent pointu, un peu comme l'Afrique mais en plus petit et donc plus facile à dessiner de tête. Je me suis dit voilà un pays qui m'intéresse.

Le premier roman que j’ai découvert de vous est Bombay Victoria. Il parle d’enfants des rues et du travail des associations humanitaires…Est-ce que ce roman était basé sur une expérience vécue par vous en Inde ?


Oui il est inspiré d'expériences personnelles que j'ai vécu en Inde et de rencontres que j'y ai faites. J'ai travaillé pendant 8 ans au CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement ) ou j'étais en charge de suivre des projets depuis leur financement jusqu'à leur réalisation. Je fus amené à suivre tout un projet d'école, école qui a inspiré le livre. Le personnage de Laura, cette jeune infirmière volontaire, est à la confluence de plusieurs jeunes filles que j'ai croisées dans mon bureau. Elles avaient des velleités de volontariats souvent après une rupture sentimentale. Laura est une jeune infirmière de 30 ans qui à la suite d'un chagrin d'amour décide de se tourner vers l'humanitaire en partant en Inde dans le but d'aider les enfants. Raju est un petit menuisier ; il a douze ans et vient de s'enfuir de son village pour échapper à la servitude.

Je me suis inspiré des enfants que j'ai rencontré à Bombay près de la Gare où était installé un centre d'accueil de jour qui les accueillait. Centre crée à l'instigation de la branche féminine du syndicat des chemins de fer indien. Ce lieu d'accueil des enfants était situé dans l'enceinte de la gare, le long des voies. J'y suis retourné récemment et maintenant ça a changé d'endroit, c'est situé en dehors de la gare. Mais les enfants y sont toujours..

Ce roman a reçu plusieurs prix littéraires. Prix des lecteurs angevins 2002, prix des comités d’entreprise de Vendée 2002, prix national inter-comités d’entreprise 2002, Editions ZULMA.

J'ai repris le personnage de Laura dans "Orissa ou les chasseurs de pluie" , toujours aux éditions ZULMA. C'est une fiction qui se déroule dans une tribu en Orissa, basée sur ma thèse d’ethnologie.

Comment vous viennent en général les histoires que vous racontez ?


Je commence par la toile de fond, le contexte, l'ambiance. Pour "Bombay Victoria", c'est la gare de Bombay. De toute façon dans les romans, les intrigues sont souvent les mêmes, par exemple : la recherche d'un disparu, de parents...Il faut donc trouver l'ambiance, le lieu. Pour cela je vais en Inde pour confirmer mon choix, mieux l'étudier. Quand j'y vais dans ces occasions là, je sais déjà ce que j’ai envie d’écrire et ce que je vais chercher.

Au niveau de votre travail d’écriture, comment procédez-vous ? Prenez-vous beaucoup de notes ? Qu’est-ce qui vient en premier, les personnages, l’histoire


Pour écrire sur le Taj Mahal, j'ai fait un gros travail de recherche et je suis retourné à Agra pour le revoir.
Mais sinon en général, je prends des notes, me réfère à des rencontres, à des souvenirs que j'ai vécus en Inde. Je vais voir les gens, les rencontrer.
J'ai écrit un roman sur Bénares ("Les cerfs-volants de Bénarès"), j'avais envie de parler du travail des enfants là-bas. J'ai donc interviewé des enfants, des associations qui leur venaient en aide.
D'ailleurs à Bénarès, lors d'un de mes premiers séjours, j'ai rencontré une gamine qui vendait des chaussettes un jour, des fleurs le lendemain...C'était une petite fille très débrouillarde. Grâce à elle j'ai pu visiter un dharamsala, un endroit où logent les pélerins hindous...c'est assez difficile d'accès pour un étranger mais elle m'a aidé à y pénétrer. Pour la remercier, je l'ai emmenée dans une boutique pour qu'elle se choisisse une robe que je lui ai offerte. C'était une petite fille très pauvre. Elle était très heureuse et m'a fait acheter une des robes les plus chères de la boutique. Elle m'a invitée chez elle, m'a présentée à ses parents, ses cousins et cousines...Sa robe était dans une jolie boite blanche. Je pensais qu'elle allait la mettre le lendemain ou bien les jours suivants, mais ce n'était pas le cas... Elle avair remis sa vieille robe, et vendait ses fleurs...je ne comprenais pas. Mais un jour je remarquais son "manège". Je vis la boite blanche sous sa corbeille de fleurs, dès qu'elle voyait une autre petite fille, elle ouvrait la boîte et disait "tu vois la jolie robe que m'a offerte le sahib ?

Ce sont toutes ces rencontres et anecdotes qui inspirent mes histoires et on les retrouve souvent dans mes livres.

Sinon en ce qui concerne les personnages, je fais en sorte qu'ils collent à l'intrigue. Je sais qui sont les deux ou trois principaux dès le début mais au cours de l'écriture, de nouveaux personnages apparaissent. Mes personnages sont indiens et on y trouve quelques français ou occidentaux, mais les européens ou français sont des corrolaires, des personnages secondaires, car je veux toujours que les indiens soient les personnages moteurs, les acteurs du dénouement du récit. Je veux ainsi m'affranchir des clichés et de l'arrogance de l'écrivain occidental quand il écrit sur l'Inde.

Votre dernier roman, Le Songe du Taj Mahal, raconte les aventures d’un noble français ayant participé à la construction de ce mausolée mythique, une histoire inspirée de faits réels. Pourriez-vous nous en dire plus ?


Tout a commencé il y a plusieurs années de cela (vingt ans auparavant) en lisant un livre de voyages. J'ai découvert, à ma surprise, que parmi les noms des personnes ayant contribué à la construction de ce mausolée, il y avait un artiste français : Augustin Hiriart de Bordeaux. J'ai utilisé son nom dans mon roman, c'est lui le personnage du "Songe du Taj Mahal". Intrigué, j'ai découvert d'autres choses au hasard de mes lectures et de mes recherches sur ce personnage. On disait qu'il était sans doute le créateur du trône de paon de Jahangir (le père de Shah Jahan)...Comme ce n'était pas prouvé, je joue avec ce fait dans le roman...je parle dans "Taj Mahal au Clair de Lune" des paons en or de ce trône, alors que dans le Songe auparavant j'en parle à peine...Je m'amuse, c'est une astuce...

Pour en revenir à mes recherches, j'ai mis la main sur des lettres originales manuscrites, d'Augustin Hiriart de Bordeaux où il témoigne de sa vie à la cour de Jahangir et Shah Jahan. Ces documents ont été précieux dans l'élaboration et la structure des deux tomes du roman. En 2004, je suis parti en Inde en essayant de retrouver les traces d'Augustin (Austin). J'ai interrogé des historiens indiens, des conservateurs de musées...Cela m'a aidé à comprendre ce en quoi ce personnage a participé dans la construction du Taj. Ca m'a donné une intrigue de base sur laquelle j'ai brodé grâce à mon imagination, mais en tant que romancier, je n'ai pas cherché à coller à la vérité historique, j'explore cependant une hypothèse plausible.

Vous avez choisi de narrer ces aventures sous l’aspect d’une saga…Pourquoi ?


En fait il n'était pas prévu qu'il y ait un deuxième tome. Mais à la fin du premier livre, le Taj Mahal me manquait, je me sentais orphelin après être resté aussi longtemps sur le Taj, mes recherches sur l'histoire d'Austin...etc. Alors j'ai décidé d'écrire une suite avec l'accord de mon éditeur.

Sans vouloir déflorer l’histoire, « Le Taj Mahal au Clair de Lune» qui vient de sortir, se cristallise sur un personnage féminin fort, Sanjana, qui se trouve être l’épouse du personnage du tome précédent. Pourquoi ce choix ?


Dans mes précédents romans, il y a toujours eu des femmes et des enfants en tant que personnages principaux. Alors dans ce deuxième tome, j'ai voulu renouer avec cette "tradition" dans mon écriture. De plus je trouve les personnages de femmes plus intéressants à développer.

Le personnage de Sanjana me plaisait et les personnages de petites filles aussi... Elles sont toutes fortes, intelligentes et portent le roman jusqu'au bout.
Pour ce second livre, j'ai étudié des archives à Goa et à Cochin....

Que représente pour vous la femme indienne ?


La femme indienne est détentrice de la culture, garante de la pérennité des traditions. Elle joue un rôle très important dans la société indienne. Mais il faut moduler cela en fonction des castes auxquelles les femmes appartiennent. Toujours est-il qu'elles jouent un rôle prépondérant, plus important que ce que les occidentaux en pensent. En outre, elles ont une présence, un charme, un regard profond et soutenu. En France, on ne vous regarde pas comme ça. Quand on est français, les femmes indiennes nous dévorent des yeux. J'aime beaucoup les femmes indiennes.

J’imagine que vous avez déjà vu le Taj Mahal. Racontez vos impressions ? Qu’avez-vous ressenti en le voyant pour la première fois ?


C'était en 66, il y a 40 ans. La première fois que je l'ai vu, j'ai eu la réaction clichée stupide des occidentaux qui consistait à dire "j'ai vu le Taj Mahal" alors j'ai vu l'Inde. En effet ce monument représente l'Inde partout à l'étranger...J'ai été à cette époque plus impressionnée par le Cachemire. Quand je suis retourné en 1983 avec ma compagne voir le Taj Mahal, c'était au clair de lune et j'ai vraiment découvert sa splendeur et sa beauté à la lueur de la lune qui lui donnait de magnifiques couleurs.

Avez-vous eu besoin d’y retourner pour écrire votre roman ?


Oui c'est évident. J'ai même eu un laissez-passer spécial qui m'a permis de recueillir des informations sur le monument, par des guides qui m'ont donné trois versions différentes de l'histoire de la construction du Taj.

Qu’est-ce que vous aimez dans ce monument ?


Le fait que ce soit un monument unique en son genre. Aucun édifice dans le monde ne ressemble à ça. Il existe bien sûr d'autres tombeaux magnifiques, comme celui d'Humayun, mais aucun n'égale la splendeur du Taj Mahal. Ce sont des dalles de marbre blanc agrémentées de fleurs de couleur, de pierres précieuses...On y trouve des proportions étonnantes, qui sont le résultat du génie de l'architecte : 4 minarets et un dôme qui donne de l'air au monument, une manière de contrôler l'espace...des faces qui contemplent le soleil. C'est aussi un bel hommage à l'amour d'un homme pour une femme.

Pourquoi aimez-vous tant l’Inde ? Qu’est-ce que vous y trouvez ?


J'aime l'Inde car à chaque fois que j'y vais je parais plus jeune, je me sens plus jeune. Je m'y rends depuis 40 ans régulièrement, alors à force j'ai compris les codes, plus rien ne m'étonne. Je ressens du bien-être là-bas, je m'y sens à l'aise. De plus j'y vais presque toujours pour des circonstances agréables : écrire, rendre visite à des amis, visiter des endroits magiques... En France je vis trop dans la routine.

A votre avis, que peut apporter l’Inde à la France ? La France à l’Inde ?


Les relations entre l'Inde et la France sont insuffisantes à mon avis. C'est à la fois du fait des Français mais aussi du fait des Indiens. Il y a un problème de langue, les français ne connaissent pas assez l'anglais. Mais ça va aussi plus loin, dans le vocabulaire français. Je m'explique, une chose qui m'a toujours fait bondir c'est qu'en France, quand on utilise le mot "asiatique", les indiens n'en font pas partie, alors que l'Inde fait aussi partie de l'Asie. C'est une incohérence de notre langue que je voudrais souligner et que j'aimerais que vous mettiez dans l'interview. En anglais, Asian (pour asiatiques), comprend les indiens aussi.

Mais il y a aussi des points de convergence, dans le commerce et l'industrie. Volonté de part et d'autre de bénéficier de technologie intéressantes...les compétences informatiques des indiens pour les français, la qualité des automobiles françaises pour les indiens. Je pense aussi que l'Inde peut apporter à la France des valeurs qu'elle n'a plus et qu'elle cherche de plus en plus : le goût du sacré, le sens de la spiritualité, l'art, la littérature...

A votre avis pourquoi l’Inde fascine-t-elle tant les occidentaux ?


Elle n'intéresse pas tous les occidentaux, ceux qui n'aiment pas la cuisine épicée de l'Inde, la poussière, la pauvreté par exemple...

Mais ce que trouve les occidentaux en Inde ce sont des valeurs authentiques, comme par exemple le travail de ses propres mains. Les femmes décorent leurs maisons avec un mélange de farine, d'argile et de couleurs qu'elles préparent elles-même et font des rangolis (kolams) pour décorer les murs des maisons...Les hommes travaillent encore avec des outils, avec leurs pieds aussi.

L'occidental trouve aussi un retour à la spiritualité, comme je le disais dans la question précédente, la beauté du regard des femmes et des enfants, l'ayurvéda, le yoga... et puis il y a le pouvoir d’achat, une sensation éphémère de richesse. Il peut faire du shopping ou descendre dans des hôtels majestueux dignes de 5 étoiles en payant peu cher...

Quel est votre lieu préféré en Inde et pourquoi ? Votre ville préférée ?


Ma région préférée c'est l'Orissa, une région pauvre et méconnue, très peu touristique et c'est tant mieux. Il n'y a pas vraiment de grande ville, mais des tribus, des villageois accueillants chez qui j'ai vécu....Effectivement c'est une région que je connais bien, j'y ai vécu quelque temps. On y est un peu coupé du monde, il y a peu de moyens de communication, mais une culture très vivante. Dans le village où j'étais, je suis toujours accueilli comme quelqu'un des leurs, de leur famille. J'y ai vu grandir des enfants qui sont à présent grands parents et qui sont toujours heureux de me voir. Un de mes romans parle de l'Orissa et s'inspire de choses que j'ai vécu là-bas. ("Orissa et les chasseurs de pluie", Zulma)

Pensez-vous qu’il y a une Couleur Indienne ? Si oui quelle est-elle selon vous et pourquoi ?

<font size=2> <br>La couleur miel des peaux ... Le miel ça m'évoque encore l'Orissa. Les enfants l'aimaient beaucoup. Il y avait un colporteur qui passait,les enfants tendaient la main et buvaient le miel liquide. Je me souviens qu'il était vendu dans une petite bouteille en forme d'encrier...une jolie forme, étonnante non ? J'ai retrouvé une fois dans une boutique à St Denis du miel dans des petites bouteilles identiques. Mais je ne pense pas que ce soit facile à trouver.<br><br>
L'Inde pour moi à la couleur de ce miel mais surtout la couleur miel des peaux des femmes indiennes, une très belle couleur, pleine de soleil, de lumière et d'or.

Savez-vous déjà quel va être le sujet de votre prochain roman ? Il va encore porter sur l’Inde ?


Je vais écrire le troisième tome de la saga du Taj Mahal...là on va voir la fin de la construction, le destin de Shah Jahan... etc... Il va s'intituler "Les jardins du Taj Mahal".

Pour finir, Christian, y a-t-il une question que je ne vous ai pas posé et que vous auriez aimé que je vous pose ?


Pourquoi écrire des romans ? La réponse est que j'aime écrire des romans car j'y trouve une vraie liberté. C'est un moyen populaire de permettre au grand public d'avoir accès à la vie indienne. Les problématiques et solutions sont posées de manière très simples... de manière à ce que ce soit agréable à lire. On ne peut pas se permettre cela dans les essais sur l'Inde qui existent à profusion. En revanche il y a peu de romans en langue française sur l'Inde. Dans le roman les personnages n'ont pas de jugement de valeur. On n'est plus objectif, ce que pense Christian Petit n'est pas important, c'est la vie des personnages, leurs états d'âme qui comptent. On peut aller loin dans l'histoire....Quand j'écris, j'ai comme le film dans ma tête...
C'est le fait de raconter des histoires qui me plait.

Merci Christian pour ce merveilleux moment que vous m'avez accordé, pour vos anecdotes, pour votre sourire, votre gentillesse, pour m'avoir offert votre premier livre, qui n'est pas un roman d'ailleurs, d'avoir partagé avec moi et avec mes lecteurs votr


Petite bio-bibliographie de l'écrivain


Né à Paris, Christian Petit a “ fait la route des Indes ” dans les années soixante. Docteur en ethnologie, diplômé des langues orientales, il a été chargé de mission Asie-Pacifique auprès du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD). Il a publié, entre autres "Les Petits Moissonneurs de Forêt", 1996, Grand Prix de l’UNICEF 1997, Editions Fayard, collection Les enfants du fleuve, "Bombay Victoria" (Zulma 2001), Prix des lecteurs angevins 2002, prix des comités d’entreprise de Vendée 2002, prix national inter-comités d’entreprise 2002, "Orissa ou les Chasseurs de Pluie", 2002, Prix du Lions Club International 2002/2003 (Zulma 2002) "New Delhi Baby" (Zulma, 2003) et, chez Fayard, "Le songe du Taj Mahal" en 2005. Il vient de terminer la rédaction d'un roman intitulé « Le Taj-Mahal au Clair de Lune » qui vient de paraître chez Fayard en juin 2006, et qui est la suite du précédent roman. Si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous invite à découvrir ces oeuvres qui vous feront connaître l'Inde à travers de belles histoires bien écrites. Il est décédé le dimanche 1er août 2010 et laisse de nombreux romans et essais et un manuscrit que sa famille voudrait faire publier... Couleur Indienne les soutient dans cette démarche.

Mardi 10 Août 2010
Fabienne-Shanti DESJARDINS

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