Susheela Raman est originaire du Tamil Nadu (Sud de l’Inde) comme Shanti et moi.
Avec sa famille, elle s’installe très vite en Australie puis en Angleterre. Dès son plus jeune âge, sa
mère lui enseigne les fondamentaux de la musique carnatique (musique indienne traditionnelle),
musique qu’elle mixera bien plus tard avec des sonorités plus contemporaines. Après un bref rappel
historique , il convient de s'intéresser à sa musique. Alors est-ce qu’elle fait de la bonne musique
cette Susheela? Oui!! Sa musique est suffisamment originale et dépaysante pour être écoutée à
plusieurs reprises. Sa musique est dépaysante, car ses compositions se nourrissent de ses nombreuses pérégrinations à travers le monde.
En l’écoutant, on a le sentiment de voyager et ceci tout en restant sur place (ça vaut
le coup, non?).
Fermez vos yeux et ce sont des images de pays lointains qui viendront effleurer vos
pensées.
Sur des arrangements que l’on pourrait qualifier d’électro (basse) acoustique (guitare sèche, tabla et
congas), tantôt sobres et épurés (comme dans «Song to the siren ») , tantôt riches et complexes (à l’image de « Manusoloni »), Susheela Raman pose sa voix qui n’est, certes, pas la plus belle qui soit mais délivre de vraies émotions donnant parfois des frissons (« Nagumomo » et « O Rama » en sont de
beaux exemples). Un des atouts majeurs de cette artiste est le mélange des langues. En effet, celle-ci
clame des chants en sanskrit, anglais, tamoul, hindi...
Susheela possède un vrai petit public en France et pour lui rendre hommage, dans son troisième album, elle interprète un titre en français «l’âme volatile » qui, soyons honnête, est plutôt anecdotique. Malgré cette petite fausse note, Susheela Raman fait vraiment figure de référence et je ne saurais que trop vous conseiller l’écoute de ses trois premiers albums.
ALL - Octobre 2018